PROVINCE DU YUNNAN (1)

Jianshui

Jianshui compte environ 20 000 habitants. C'est un hameau à l'échelle de la Chine! J'y fais une première étape bien plaisante, qui me fera revenir quelques jours plus tard. Un petit coup de coeur pour Jianshui!

J'arpente les ruelles de la vieille ville, en admiration devant les maisons traditionnelles bien conservées. Elles hébergent désormais des banques, des boutiques de souvenirs, des restaurants... 

A l'entrée de la ville, la Porte Chaoyang est le lieu de rassemblement des joueurs de cartes, des musiciens...

Le Marché est toujours le meilleur endroit pour apprécier l'ambiance locale.

      

Jianshui ne manque pas de curiosités. On peut notamment visiter le Temple de Confucius, construit par la dynastie Yuan, en 1285, qui servit d'école durant plusieurs siècles. Confucius, philosophe et lettré (V^ème av. J.C.) influença toute la civilisation chinoise notamment l'ordre social par le respect des aînés, de la hiérarchie...

J'ai visité la Résidence de la famille Zhu, exemple typique d'architecture traditionnelle chinoise avec des successions de cours intérieures, de portes rondes (pour tromper les mauvais esprits).  La maison est ornée de paravents en bois délicatement ciselés, de peintures décoratives, de calligraphies murales. Les portes sont encadrées et sculptées avec finesse. 

J'ai eu la chance de profiter des explications d'un petit groupe de français en voyage organisé. J'ai appris les traditions de l'époque, les relations homme/femme, comment la famille Zhu vivait (polygamie et famille nombreuse). J'en ai oublié de visiter les jardins à l'arrière!

La famille Zhu a fait fortune grâce à l'étain et l'opium. Elle a fui la révolution de 1911. L'état chinois s'est alors approprié la résidence. Pour l'anecdote, la petite dernière de la famille s'est exilée en France et vit à Paris. 

A une quinzaine de kilomètres de Jianshui, on peut visiter la Résidence de la famille Zang, construit à la fin du XIX^ème siècle par un riche marchand de sel. Authentique, sans aucune rénovation, ce qui nous replonge à l'époque comme si le temps s'était arrêté. On parcourt les ruelles pavées. Le village a beaucoup de charme. Le trajet en camionnette nous emmène au coeur de la Chine rurale.

Une vielle femme me tire par le bras dans une ruelle. Visiblement, elle veut me montrer quelque chose et m'entraîne à l'intérieur d'une habitation. Elle veut me vendre des souvenirs. Je ne suis pas intéressée. Par contre, j'ai pu rencontrer ses copines, des vieilles femmes du village aux petits pieds.

 

Une tradition millénaire (datant du X^ème) voulait que les femmes se bandent les pieds, en signe de richesse et de distinction. En effet, les femmes aux pieds bandés ne pouvaient à peine travailler, luxe que les familles pauvres ne pouvaient pas se permettre. Le procédé, douloureux et mutilant, durait des années jusqu'à obtenir de petits pieds pointus en forme de fleur de lotus. La coutume était une opportunité d'ascension sociale, un critère pour le mariage des filles.

Cette coutume des pieds bandés était encore pratiquée au début du XX^ème siècle.

Pour ceux qui en veulent en savoir plus à ce sujet: link

Côté pratique:

• Hôtel gouvernemental ( 60 Yuan la double)
• 3 heures de bus depuis Kunming

A chaque gare routière, nos bagages sont passés aux rayons X, comme à l'aéroport. 

On mange dans une cantine locale. Il suffit de montrer du doigt l'assiette de son voisin, ou de montrer les légumes en vitrine. A l'arrivée, l'assiette est toujours une surprise!