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Le Blog De Sac-O-Dos

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  • : Récits de 6 mois de voyage en Asie, seule, en mode sac à dos, avec en poche un aller simple pour Katmandou... De retour, l'aventure continue avec de nouveaux voyages plus "courts"...
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Récits Par Pays

1 octobre 2011 6 01 /10 /octobre /2011 20:55

 

Est ce l'homme qui fait le voyage ou le voyage qui fait l'homme?      

 

 

A regarder sur ce lien: https://www.youtube.com/watch?v=qrw73Po6sNo 

 

 

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1 octobre 2011 6 01 /10 /octobre /2011 19:32

Il y a un an, je me préparais, le coeur serré, à tout laisser, pour partir seule vagabonder ces quelques mois en Asie. Je faisais le grand saut vers l'inconnu, un gros point d'interrogation droit devant moi, une motivation inébranlable!

Aujourd'hui je peux dire que le bilan est 100% positif. A tous ceux qui aimeraient et qui hésitent, je n'ai qu'un mot à leur dire: OSEZ!!!

« Quoi que tu rêves d’entreprendre, commence-le. L’audace a du génie, du pouvoir, de la magie. » Goethe

 

Quelle tâche difficile d'écrire LE mot de la fin sur cette parenthèse de ma vie. La pression est grande pour retranscrire à hauteur mon vécu. Je vais plutôt répondre aux questions que vous m'avez posées à mon retour:

 

 

Tu ne t'es jamais sentie seule?

Non. Excepté un léger coup de blues le jour de mes 28 ans (j'étais malade). Je dirais que je n'ai jamais fait autant de rencontres qu'en voyageant seule. On s'ouvre beaucoup plus aux autres. On cherche plus le contact. Les gens (locaux ou backpackers) viennent aussi plus facilement vers nous. Et ça ne s'arrête jamais... C'est ce qui a été la plus grande richesse de ce voyage.

Voyager seule m'a aussi permis de vivre l'aventure comme je l'entendais, de prendre du temps que pour moi, de rêvasser des heures de bus durant, les yeux plongés dans les paysages. J'ai appris au fil du temps à lâcher prise, à me laisser porter. J'ai constaté que je ne m'étais jamais sentie autant présente, aussi vivante. 


 

Pas trop dur le retour?

Non. On se ré-acclimate facilement. Dans un premier temps, c'est même agréable de retrouver une certaine stabilité rassurante, réconfortante, de se poser, de ne plus se demander où vais je dormir?

Mon arrêt de travail m'a "offert" un temps de récupération nécessaire et une transition avant la reprise du travail. Le retour au travail était ensuite la dernière étape vers ma vie d'avant, la vie "normale" dans mon appartement... Et quand on revient au travail, on se rend compte que c'est comme si on n'était jamais parti. Les automatismes sont bien ancrés.

 

Premiers jours:

Ce fut presque un choc de regarder la télévision, "la boite à stress", qui ne diffuse qu'une actualité dramatique et anxiogène. On vit tellement bien sans! 

 

Quelques semaines après:

C'est la solitude dans les souvenirs et le sentiment quelque fois d'être en marge vis à vis des autres. L'entourage s'empresse de poser un tas de questions lors des retrouvailles. Ensuite ça tombe aux oubliettes!

Alors qu'il ne se passe pas une journée sans qu'un souvenir remonte à la surface comme le palpitant de voyager sur le toit d'un bus au Népal, la surprise en bouche des épices à chaque repas indien, la chaleur d'un chai partagé, le sourire de Yuyun, un trajet en rickshaw dans la cohue générale, toutes ces rencontres impromptues, que je n'aurais pas faites dans mon quotidien comme cette théologienne américaine à Bali...

 

Quelques mois après:

Je travaille sur un montage film/photos pour matérialiser ces souvenirs dans le temps.

 

 

Est ce que tu as changé?

Mes proches m'ont dit que je n'avais pas changé. C'est vrai. Je suis toujours la même, avec les même traits de caractère, mais avec un oeil plus critique, plus sensible et un autre regard:

 

Vis à vis de la vie:

J'ai découvert un peuple asiatique, qui m'a parut plus heureux que nous autres occidentaux, en dépit de conditions de vie particulièrement précaires certaines fois. 

L'Asie a une philosophie de vie enrichissante, inspirante, basée plus sur l'être que sur l'avoir (notamment grâce à la pratique du yoga et de la méditation) et l'appréhension du moment présent.

 "Hier appartient au passé, Demain est un mystère, Aujourd'hui est un cadeau"

 

Aujourd'hui je lutte pour ne pas me laisser emporter par le rythme du quotidien, pour ne pas "m'endormir" dans les habitudes, pour rester ouverte et ne pas passer à côté de l'essentiel.

"Un des grands malheurs de la vie moderne, c'est le manque d'imprévu, l'absence d'aventures." Théophile Gautier

 

J'ai constaté aussi une certaine résignation. Cette nonchalance apparente est en fait une faculté à accepter les choses telles qu'elles sont et avec le sourire, sans jamais se plaindre! A peine arrivée à l'aéroport de Paris, j'entendais déjà râler! 

J'ai apprécié leur sens aigu de l'accueil, du service, du partage, de la solidarité...  Toutes ces valeurs qui s'effritent dans notre société de plus en plus individualiste.

 

Vis à vis du monde:

Je me sens plus sensible, plus concernée vis à vis de l'actualité internationale. 

J'ai appris à avoir foi en la bonté humaine, à faire confiance à de parfaits inconnus.

 

Vis à vis de moi:

Au fond de moi, je me sais plus confiante, plus affirmée (même si je peux encore rougir pour un rien!). Je me suis prouvée qu'avec de la volonté, tout est possible. Je me connais mieux. 

J'ai appris à faire confiance au hasard, à la chance, au destin, à croire en ma bonne étoile, à prendre la vie comme elle vient, avec optimisme.

Et puis il y a toutes ces petites choses qui m'ont bouleversé, qui m'ont fait réfléchir sur mes priorités, sur ce que je veux réellement,  sur ce qui est essentiel,  sur mes croyances...  

J'avance petit à petit dans mon cheminement intérieur. Ce voyage a apporté de nouvelles pièces à mon puzzle.

 

 

Et tu repartiras?

Vous connaissez la réponse: Oui!!!! 

J'aimerai renouveler l'expérience sur quelques mois...

Différemment. Pourquoi pas à travers le volontariat?

Ce ne sont pas les idées qui manquent! Pour l'instant, je les garde secrètement afin de les laisser mûrir.

 

En attendant, je m'offrirais le dépaysement de quelques semaines dès que la possibilité se présentera, afin d'assouvir ma soif d'aventure, de découvertes, de rencontres, mon besoin d'excentricité, de folie...

 

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2 mai 2011 1 02 /05 /mai /2011 19:22

Et oui l'heure du retour a sonné!

 

Mon visa indonésien a expiré depuis 2 jours. Arrivée au contrôle d'immigration, je tente vainement de distraire l'agent. Je fais l'innocente, surprise et demande qu'est ce que je peux faire?  La pénalité est de 25$/jour supplémentaire. Je n'ai pas ces 50$ sur moi. Je propose alors le reste de mes roupies indonésiennes à l'agent, qui se le met dans la poche et me tamponne mon passeport ni vu ni connu.

 

Je quitte d'abord Yogyakyarta pour Kuala Lampur, où je resterai une nuit (mon sac à dos en consigne à l'aéroport).

 

J'ai maintenant mes repères à Kuala Lampur, et retourne dans la guest house où j'avais séjourné un mois auparavant. Je préfère me reposer plutôt que de visiter le quartier chinois, comme je l'avais imaginé. Je discute un long moment avec le réceptionniste, surpris de me voir revenir "le bras cassé"!

Je partage ma chambre avec trois autres filles dont une tchèque et une suédoise. On partage notre dernier repas dans un restaurant indien (ça me manquait!). On se raconte nos anecdotes de voyage. Pour elles aussi, c'est le retour après des mois de vagabondage.

 

Après le repas, je pars flâner seule dans les rues du quartier Little India jusqu'à très tard. J'observe les gens, toute ouïe, les yeux grands ouverts. Je veux encore m'imprégner de chaque image, respirer l'atmosphère des rues une dernière fois, profiter pleinement de mes derniers instants. Je me sens vivante, heureuse, épanouie... Je repense à mon parcours. Je ne changerais rien! Je rentre forte de cette expérience: MON expérience. Je rentre satisfaite d'avoir accompli un rêve. Je rentre la tête plein de beaux souvenirs, avec un regard nouveau sur la vie. Je rentre aussi épuisée de fatigue!

 

Ma compagnie d'assurance m'offre le voyage en première classe de Kuala Lampur à Paris, environ 13h de vol. Je me retrouve assise aux côtés d'une riche malaisienne, qui part une semaine en Europe faire du shopping, avec la carte bancaire de son mari (homme d'affaire). Elle m'explique que les sacs à main haut de gamme sont nettement moins chers aux Champs Elysées qu'à Kuala Lampur et qu'elle va faire de super affaires en France! 

Je repense à Maria et Yuyun (à Lombock). Quel contraste énorme entre ces deux vies!

 

Ma voisine malaisienne me demande le pourquoi de mon atèle, les circonstances de mon accident... Elle me raconte qu'elle a vécu 15 ans en Indonésie et que dans ce pays c'est une pratique courante de créer un accident avec un touriste pour qu'il paie les frais de réparation ou d'entretien de la moto. Elle ne s'étonne pas qu'Ufo (le conducteur) n'est pas été blessé. Pour elle, mon histoire ne fait aucun doute...

 

Plus que quelques heures maintenant avant de retrouver mes proches, ma famille et mes amis!!! Les dernières heures me paraissent interminables!!!

J'ai hâte de retrouver les délices français: une baguette, du chocolat, du fromage, de la viande... le confort d'un bon lit, d'une douche chaude, d'une machine à laver...

 

Merci à tous ceux qui étaient présent sur le quai de la gare de Nantes pour m'accueillir, certains sont venus de loin. J'ai été très très touchée par votre geste!!!

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