Mes deux étapes à Java m'ont laissé un bon sentiment sur les javanais et une bonne impression générale de l'île, beaucoup moins touristique que sa voisine! Les rizières de Java n'ont absolument rien à envier à celles de Bali (à mon avis!). Java: une île qui me donne envie de revenir en Indonésie...
Kawah Ijen
Environ 5h de bus depuis Denpasar (Bali) jusqu'à Banyuwangi (Java).
J'arrive vers 23h, une heure tardive pour chercher un hôtel mais je ne m'inquiète pas, je sais que je trouverai une solution. En effet, mon voisin de bus, sans que je lui demande quoi ce soit, visiblement soucieux de mon sort, ordonne au chauffeur de me déposer au pied d'une guest house bon marché. Voilà c'est aussi simple que ça de voyager! Ufo, le réceptionniste de l'hôtel me propose même de m'emmener au volcan Kawah Ijen, le lendemain matin.
Au petit matin, Ufo me conduit à moto, comme convenu la veille, au village de Sempol, à quelques kilomètres du volcan. Sur la route, un motard nous interpelle, il se propose de me déposer au pied du volcan, je négocie la course. Marché conclu, je pars avec Romadi. La route est extrêmement périlleuse mais Romadi a l'habitude. C'est l'aventure à l'état pur! Je profite pleinement du moment.
Romadi, que je recommande chaudement à tous les visiteurs de passage, autant pour ses compétences professionnelles que sa gentillesse. Demandez-moi ses coordonnées.
Je pars à l'assaut de ce fameux volcan, 3h de marche aller-retour, pendant que Romadi m'attend au café. Voici le panorama que je découvre: derrière l'épaisse fumée de souffre, se cache un lac vert laiteux, tout au fond du cratère.
Au fond du cratère, des ouvriers "les forçats du soufre" travaillent à l'extraction du minerai, au milieu des vapeurs suffocantes, particulièrement nocives pour la santé, à dose répétée. J'en rencontre quelques uns. Ils me parlent tous du passage de Nicolas Hulot, en 1999, qui a marqué leurs esprits.
Chaque porteur effectue 2 trajets quotidiens, 2 paniers de soufre sur les épaules, soit une charge de 60 à 80 kg, qu'ils doivent convoyer sur plusieurs kilomètres. Ils sont payés au Kg transporté (600 roupies indonésiennes soit 5 centimes d'euros). Je vous laisse faire le calcul...
L'accident
Romadi me reconduit au village de Sempol où je je retrouve Ufo, qui me propose une ballade à moto. Why not?
Et là, c'est le drame...
Tout à coup, Ufo perd le contrôle de la moto, alors que nous roulons à environ 70km/h sur une route droite goudronnée, sans aucun obstacle apparent. Je n'ai pas le temps de comprendre. Je me retrouve projetée au sol. En une fraction de seconde, je me dis "Ouf je suis toujours là, consciente et que peut-être même que je vais m'en sortir indemne". Puis je vois le sang sur la route, sur mon tee-shirt, j'essaie de me relever, je ne peux pas, mon bras droit ne plus bouger. On me traîne sur la bas côté. Tout de suite, les villageois se rassemblent autour de nous et nous prodiguent les premiers soins "version locale". Choquée, je me laisse faire. La situation m'échappe totalement! Je pleure de douleur, de colère, d'inquiètude... Je vis un grand moment de solitude. Personne ne parle anglais. Ufo, lui, s'en sort avec de simples genoux égratignés. Le pneu arrière aurait éclaté
Au fil des heures, la situation ne s'arrange pas. Je réalise que je dois avoir une fracture quelque part. Est ce le coude, l'épaule ou la clavicule? tout me fait mal... Je décide de rejoindre Yogyakarta, où je pense pouvoir trouver un hôpital digne de ce nom et où surtout, j'ai un contact avec une indonésienne, Ndanda, qui pourra peut-être m'aider. Je traîne mon sac à dos comme je peux. Je passe une nuit cauchemardesque dans le bus (20h de trajet). A mon arrivée à Yogyakarta, Ndanda se propose de m'accompagner à l'hôpital. Je ne pourrai jamais assez la remercier pour son aide précieuse, au moment où j'en avais le plus besoin!
J'ai donc la "chance" de visiter un hôpital local, une face du pays que peu de touristes aperçoivent! Expérience tout de même assez effrayante! L'hôpital m'a paru très propre et relativement moderne. A la différence que l'on sort la carte bancaire avant de consulter un médecin ou avant tout acte de soin. Le diagnostic est établi rapidement: fracture de l'omoplate et luxation de la clavicule. Le traitement est la contention du bras droit à l'aide d'une atèle. C'est un soulagement, je m'en sors plutôt bien, ça aurait pu être beaucoup plus grave... Et heureusement que j'ai pu être en état de me prendre en charge! Mon retour en France est prévu dans 5 jours.
Yogyakarta
Mon séjour se termine en immersion totale dans la famille de Ndanda (via le couchsurfing). Ndanda et ses parents on été très accueillants. Son frère était tout intimidé en ma présence. J'ai mangé 100% indonésien. Soupe de boeuf au petit déjeuner, paupiettes de poisson ou porridge au poulet. Je suis sure que ça vous donne envie!
Je me force à visiter les environs (mon épaule me fait toujours mal). Les attractions majeures sont les temples hindouistes de Prambanan et les sanctuaires bouddhistes de Borobudur, tous deux classés au patrimoine mondial de l'Unesco.
Prambaran
Borobudur
Yogyakarta est une ville agréable, étudiante, populaire, à la fois moderne et traditionnelle avec ses maisons de tuiles rouges, ses marchés artisanaux, le quartier du kraton... Je repense à la gentillesse des gens rencontrés dans la rue ou les transports urbains... Je n'ai pas de photo de Yogyakarta (le goût n'y est pas).
J'ai passé du temps avec Ndanda et son groupe d'amis: shopping entre filles, soirée barbecue ou simplement à discuter dans sa chambre. J'en garde un excellent souvenir. Ma première expérience de couchsurfing fut très positive. A retenter!
Ndanda,28 ans, enquêtrice pour la banque mondiale, à travers tout l'archipel indonésien.