Récits de 6 mois de voyage en Asie, seule, en mode sac à dos, avec en poche un aller simple pour Katmandou... De retour, l'aventure continue avec de nouveaux voyages plus "courts"...
Pushkar
Ma première étape dans le Rajasthan est Pushkar. Une petite ville de 15000 habitants, blottie autour d'un lac sacre. Un village a l'échelle indienne! Pushkar aurait surgit la ou Brahma aurait laisse tomber une fleur de lotus...
Je ne voulais pas manquer la fameuse foire aux chameaux, qui a lieu chaque année en novembre. Lorsque j'arrive a Pushkar, c'est l'avant dernier jour de la foire, et j'ai l'impression d'arriver un peu après la bataille. Beaucoup de chameliers sont déjà repartis sur les routes. Je suis un peu déçue de ne pas assister au marchandage des bestiaux, aux concours de dressages... J'apprends plus tard, qu'il a beaucoup plu durant ces derniers jours, c'est pourquoi cette année la foire a été écourtée pour préserver les animaux. J'avais pour mission de retrouver Kamalesh, un indien tenant un shop de the. Mes recherches ont été vaines. Désolé Christelle!
Le lendemain nous assistons a la cérémonie de clôture de la foire. On pensait être immerge dans un bain de foule, en fait, des militaires nous escortent jusqu'à une tribune du stade réservée aux touristes. On a le droit a une grande parade de chameaux décorés pour l'occasion, de danseuses gitanes en sari de toutes les couleurs, de danseuses folklores, d'hommes enturbannés... Le spectacle rattrape bien la journée de la veille. La télévision indienne retransmet même l'évènement.
Le festival est aussi religieux. Des milliers de pèlerins hindous se recueillent sur les ghats au bord du lac, font des offrandes, se bénissent dans l'eau durant toute la nuit.
On reste un jour de plus pour profiter du calme de Pushkar après la foire. L'ambiance est toute autre, on peut marcher dans les rues sans être bouscule. On monte jusqu'au temple de Savatri, en haut de la colline surplombant la ville.
On croise plein d'indiens sur le chemin. Tout le monde nous dit "Namaste" et une autre formule que je ne saurais écrire en l'honneur d'une déesse Jematati.. Un indien nous accoste: Ambaram. Il est journaliste. Il est venu de Dheli avec sa famille pour le festival. Il est tellement content de discuter avec nous, qu'il enregistre notre conversation sur son téléphone, pour la faire écouter a ses amis plus tard. Une rencontre bien sympathique qui égaye notre journée pluvieuse.
Bundi
Bundi est une ville de 90 000 habitants. Avec ses ruelles étroites bordées de maisons bleues, son fort et son palais majestueux surplombant la ville, Bundi est l'archétype du Rajasthan, la foule en moins. C'est une trêve bienvenue.
Un trajet chaotique de 6h de bus nous emmène a Bundi. Je dors tout le long du trajet. Au bout de 2 semaines en Inde, je me suis adaptée au bruit ambiant de mes voisins indiens qui ne parlent pas mais crient, aux excès de frénésie de klaxon du chauffeur... Je peux maintenant dormir n'importe ou.
Lorsque l'on arrive a Bundi, il pleut toujours et abondamment. On part quand même se balader dans les ruelles. Un indien nous accoste, ce qui est très fréquent puisque l'on nous demande a peu près cent fois par jour: Where are you from? What is your name? Cette fois ci, on s'arrête discuter. Il se fait appeler Romeo. Il a 20 ans. Plein d'ambitions, il rêve d'ouvrir un guest house. Il nous invite a boire le chai (the national) dans sa famille, un des meilleurs chai que l'ait bu! Toute la famille regarde le feuilleton de l'après midi. Petite anecdote: la tante me regarde avec attention, elle trouve que je ressemble a une actrice de cinéma indienne.
Romeo
Le lendemain, c'est festival! Et oui encore! On est venu par hasard a Bundi pendant les trois jours de festival annuel. On assiste a la même parade de chameaux, de danses gitanes, de fanfares qui retracent l'histoire de la ville. Ça me rappelle la cérémonie de clôture de Pushkar, avec une organisation beaucoup plus légère.
On profite d'une éclaircie pour visiter les ruines du fort, laissées a l'abandon aux singes, mais il y règne une atmosphère assez romantique. On s'imagine la grandeur passée du fort...
Je suis refroidie par une mauvaise chute sur le dos a quelques centimètres d'un puit d'une cinquantaine de mètres, j'ai vu le vide de très près. J'en tremble encore et Caroline aussi. Plus de peur que de mal! Je me réconforte avec un lassi makhania chez monsieur Sathi, a base d'amandes, de raisins, de safran et de fruits. Pour moi, le meilleur lassi du Rajasthan et peut-être même de l'inde! Ne manquez pas de vous y arrêter si vous passer par Bundi!
En soirée, on assiste a un concert de musique rajastani. Entre autre, une star locale est invitée: Akash Ganga. Un concert tres relaxant, accompagné de magnifiques danseuses, de blanc vêtues.
Le troisième jour, le festival propose un safari en jeep gratuit vers les cascades a 40km de Bundi et les peintures rupestres. Pourquoi pas! On nous fait monter dans une jeep pour s'arrêter 100m plus sur un terrain vague. Il y a une surprise pour nous. On nous fait asseoir sur une tribune réservée aux touristes et c'est parti pour 2h de fanfares en plein soleil. Les régiments militaires se succèdent chacun leur tour, ça n'en finit pas. On est prises dans un guet-apens. Tous les indiens ont les yeux rives sur nous. La presse locale est au rendez vous. On nous fait remonter dans une jeep. Même scénario, on s'arrête au bout de 100m. Retour au point de départ. Les journalistes nous interviews. On repart pour s'arrêter aussitôt. Je suis un peu agacée. On finit par nous annoncer que maintenant il est trop tard pour aller voir les cascades. Du coup, on se fait balader aux quatre coins de la ville, du cinéma, aux cénotaphes, jusqu'au lac pour déposer des bougies. Cet après midi nous aura fait découvrir la fameuse organisation indienne. Incredible India!