Récits de 6 mois de voyage en Asie, seule, en mode sac à dos, avec en poche un aller simple pour Katmandou... De retour, l'aventure continue avec de nouveaux voyages plus "courts"...
Bengalore
De Hampi a Bengalore, j'ai enfin réussi a prendre le train de nuit. Le train est la meilleure solution pour voyager en Inde en terme de confort et de budget. Mais le système de réservation est assez fastidieux. Il y a des quotas pour les étrangers. Le train est toujours complet. On doit alors s'inscrire sur une waiting list afin d'obtenir un siège en cas de désistement. Mais j'ai découvert le système "dernière minute" ou tatkal. 48h avant le départ, un nombre limité de sièges sont disponibles a la vente. Il faut faire vite, tous les sièges sont raflés en moins d'une heure.
Bengalore est une ville cosmopolite, très moderne. Centre de l'industrie des nouvelles technologies en plein essor en Inde (aéronautique et informatique), c'est un petit peu la Silicon Valley indienne! D'ailleurs pour l'anecdote, c'est un Bengaloreen, Sabeer Bhatia, qui inventa le premier service de courrier électronique gratuit, Hotmail.
C'est sûrement une ville résolument attractive pour les indiens de part son quartier des affaires Mg Road, ses nombreux jardins botaniques et parcs, ses centres commerciaux, son palais de Tipu Sultan, ses temples...
Mais pour ma part, en tant que touriste, je n'y ai trouvé que peu d'intérêts. Mc Donald, Pizza Hut et d'autres grandes enseignes internationales ont investi la ville. La jeunesse Bengaloreenne, semble vivre a la mode européenne ou américaine.
Mysore
Mysore est connu pour son majestueux palais du maharaja.
L'ancien palais de la dynastie Wodeyar fut brûlé dans un incendie en 1897. C'est un architecte britannique qui acheva la construction du nouveau palais. L'influence du raj britannique est d'ailleurs marquante dans l'architecture des principaux monuments de la ville comme la clock tower ou l'art gallery.
Le palais est vraiment somptueux, pour moi, c'est de loin le plus beau parmi ceux que j'ai visite.
Beaucoup plus moderne que les palais du Rajasthan, il date du début XXeme siècle. Il est doté de l'électricité. A l'intérieur, on en prend plein les yeux: des mosaïques au sol, des fresques murales, des plafonds ornés de vitraux, des portes sculptées en bois... Chaque soir, le palais est illuminé. Une fanfare joue de la musique.
Je visionne mon premier Bollywooden hindi. Il n'y a pas besoin de sous titres pour comprendre un Bollywood. Le film raconte une histoire d'amour entre un jeune, beau et riche indien branché et une jeune innocente et timide indienne issue de la campagne. Le jeune homme approche doucement sa dulcinée. Le jeu de la séduction est assez atypique, risible même.
Ce fut une expérience drôle et intéressante. J'ai passé un bon moment.
Le film présente la vision idyllique de la rencontre, le romantisme a l'indienne, avec une certaine pudeur et naïveté...
Le film traite aussi de la pression familiale autour de ce sujet. Le couple demande d'abord l'accord de leurs parents respectifs avant de s'aimer.
La religion hindoue est omniprésente, les acteurs ne manquent pas aux rituels de la vie quotidienne.
C'est un film a petit budget, tourné dans le Karnataka. Techniquement, il présente souvent des séquences gros plan sur les regards qui en disent long, des passages de chorégraphies endiablées, sur un fond musical typiquement bollywoodien.
Un petit détail: l'héroïne est légèrement enrobée comme de nombreux figurants. Les indiens ont vraisemblablement des critères de beauté différents de nos standards européens.
Le film dure environ trois heures et est entrecoupé d'une entracte. Le public réagit dans la salle comme devant un spectacle. Il rit, applaudit, siffle, hue.
Tout se passe comme dans le meilleur des mondes lorsque le film prend une tournure dramatique. Le père du jeune homme refuse catégoriquement leur union, a cause d'un vieux différent avec le père de la jeune fille. Les sanglots coulent a flots... Dans un dernier élan d'espoir, les parents de la jeune fille décident de se jeter dans une cascade pour sauver l'honneur de leur fille. Le couple n'arrivera pas a temps pour les sauver. Quel fatalisme indien... Moi qui m'attendais a une happy end!
A Mysore, je rencontre Darren, un ecossais et Arnaka, une hollandaise, avec qui je passerai la plupart de mon temps.